En route vers une dorsale hydrogène européenne, GRTgaz, Teréga et neuf autres opérateurs gaziers se sont réunis pour présenter leur plan dans le cadre de la stratégie européenne. Objectif : transporter l’hydrogène à travers l’Europe en reliant les zones de production et en s’appuyant sur les réseaux existants.
GRTgaz, Teréga et neuf autres gestionnaires d’infrastructures gazières, opérant dans neuf États membres, proposent leur vision du développement de cette « dorsale hydrogène » européenne. Les travaux menés par GRTgaz avec Teréga, Enagás, Energinet, Fluxys Belgium, Gasunie, NET4GAS, OGE, Ontras, Snam, Swedegas, soutenus par Guidehouse, montrent que leurs réseaux de gaz existants peuvent être adaptés pour transporter l’hydrogène à un coût abordable.
Un réseau européen
Pour Thierry Trouvé, directeur général de GRTgaz, « dans un contexte de transition énergétique, GRTgaz place la neutralité carbone au cœur de sa stratégie de long terme et oriente durablement son infrastructure vers le transport de gaz et d’hydrogène bas carbone et renouvelables ». Pour Dominique Mockly, président et directeur général de Teréga, « ce réseau européen pour transporter l’hydrogène permettrait à l’Europe d’atteindre la neutralité carbone en 2050 en s’appuyant sur les infrastructures gazières existantes, minimisant ainsi le coût de la transition énergétique pour le consommateur final. Ce réseau de transport sera clé pour le développement de l’hydrogène à grande échelle en Europe ».
23 000 km en 2040 !
Pour GRTgaz, Teréga et leurs homologues en Europe, l’émergence graduelle d’un réseau hydrogène dès le milieu de la décennie est possible, pour atteindre d’ici à 2030 un premier ensemble totalisant 6 800 kilomètres reliant les différentes vallées européennes de l’hydrogène (Hydrogen Valleys). L’étude prévoit l’apparition progressive d’un réseau européen à partir de 2025 pour constituer une véritable dorsale européenne. Vers 2040, ce réseau pourrait atteindre 23 000 kilomètres, comprenant 75 % de canalisations existantes de gaz naturel converties pour accueillir de l’hydrogène pur et 25 % de nouvelles canalisations. À terme, deux réseaux de transport de gaz parallèles et complémentaires pourraient ainsi émerger en Europe : un réseau destiné au transport de l’hydrogène et un autres pour le transport du (bio)méthane.
Le coût de création de ce réseau est estimé entre 27 et 64 milliards d’euros, bien inférieur à celui d’un réseau entièrement neuf et raisonnable au regard des coûts globaux à consentir pour le développement de la production et des usages de l’hydrogène bas carbone et renouvelable. Le coût moyen de transport est estimé entre 0,09 et 0,17 euros par kilo d’hydrogène sur 1 000 kilomètres, à comparer au coût de production de l’hydrogène renouvelable de 2,5 à 5,5 euros par kilo visé par la stratégie européenne. Cette « dorsale hydrogène » européenne permettra de transporter l’hydrogène sur de longues distances à moindre coût et ainsi d’optimiser le coût global de développement pour produire l’hydrogène bas carbone et renouvelable là où il sera peu cher et le ramener vers les grands centres de consommation. Le groupe de gestionnaires d’infrastructures est convaincu que la « dorsale hydrogène » européenne pourra couvrir l’ensemble de l’Union européenne.
