À l’occasion de la mise en service de l’unité Métha LBMH, les objectifs du plan Métha’Normandie 2021–2023, impulsé par la Région Normandie et l’ADEME et mis en œuvre par l’Association régionale biomasse Normandie et la chambre régionale d’agriculture de Normandie, ont été présentés.
Dans la continuité des actions engagées dans le cadre de la précédente programmation 2018–2020, qui ont notamment permis de voir doubler le nombre d’unités de méthanisation en Normandie, le plan Métha’Normandie 2021–2023 poursuit deux principaux objectifs : favoriser l’acceptation sociale des projets et assurer un développement territorial cohérent des unités de méthanisation.
Acceptation sociale
Comme partout en France, les projets de création d’unités de méthanisation en Normandie se heurtent parfois à des problèmes d’acceptabilité sociale et font l’objet de contestations, voire de recours administratifs, pouvant engendrer d’importantes difficultés dans leur développement. L’enjeu est donc désormais de continuer à favoriser l’émergence de projets vertueux tout en tenant compte des contraintes d’acceptabilité sociale.
La priorité est donnée à la sécurisation des projets via un accompagnement adapté des territoires et des porteurs en amont des investissements, c’est-à-dire dès l’étude de faisabilité jusqu’à la mise en exploitation des unités de production, afin de prendre en compte l’intégralité du projet dans son environnement : étude technico-économique fiable, réaliste et neutre – transparence et communication auprès des élus locaux et des riverains des communes qui pourraient être impactées par le projet, respect des critères énergétiques et environnementaux du « FEDER 2021/2027 » et de l’appel à projets de l’ADEME pour une méthanisation plus vertueuse, respect de la réglementation nationale et des objectifs du schéma régional d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires (SRADDET).
Dans le cadre du plan Métha’Normandie 2021–2023, 226 000 euros sont mobilisés par la Région Normandie et 261 560 euros par l’ADEME Normandie.
La méthanisation en Normandie
Le nombre d’unités de méthanisation en service (hors centres d’enfouissement) a doublé sur la période 2018–2020 et est aujourd’hui de 116, dont 14 unités en injection biométhane. Une très forte dynamique est par ailleurs constatée avec plusieurs dizaines de projets en cours de développement. Ce développement permet d’atteindre plus de 20 % de l’objectif 2030 quant à la part du gaz renouvelable dans la consommation de gaz et 35 % de l’objectif 2030 pour l’électricité renouvelable issue du biogaz (hors centres d’enfouissements). La Manche, le Calvados et l’Orne concentrent la majorité des unités, qui sont plutôt de type agricole valorisant principalement des effluents d’élevage, alors que l’Eure et la Seine-Maritime se caractérisent par des installations agro-industrielles faisant appel à des intrants d’origines plus variées incluant des industries agroalimentaires et de papeterie, avec des tonnages souvent plus élevés.
Métha à Juvigny-les-Vallées
Gérard Gavory, préfet de la Manche, Hubert Dejean de la Batie, vice-président de la Région Normandie chargé de l’environnement, du littoral et de l’énergie, Claire Rousseau, vice-présidente de la Région Normandie chargée du sport, de la jeunesse et de la vie associative, Pascal Ferey, président de la chambre d’agriculture de la Manche et vice-président de la chambre régionale d’agriculture de Normandie, François Taudière, président de l’association Biomasse Normandie, Éric Prud’homme, directeur régional délégué de l’ADEME Normandie, Catherine Gourney-Leconte, présidente de Territoire d’énergie Normandie, Valérie Nouvel, vice-présidente du Département de la Manche chargée de l’environnement, de la transition écologique et l’innovation, et Gaétan Lambert, président du Pôle d’équilibre territorial et rural (PETR) Sud-Manche–Baie du Mont-Saint-Michel, se sont rendus le 10 mars 2021 à Juvigny-les-Vallées pour la mise en service de l’unité de Métha LBMH. L’équivalent de la consommation annuelle en chauffage et eau chaude de près d’un millier de foyers sera injecté chaque année par Métha LBMH dans le réseau de distribution GRDF.
Deux GAEC, une métha
Le projet de construction d’une unité de méthanisation à Juvigny-les-Vallées est né du rapprochement, au sein de la SAS Métha LBMH, du GAEC Legeard et du GAEC Martin Hamel. Cette unité de méthanisation doit permettre la production de biométhane provenant essentiellement des exploitations agricoles du groupe et de générer de la matière pour la fertilisation des terres. Le gisement interne aux GAEC Legeard et au GAEC Martin Hamel est de l’ordre de 17 000 tonnes par an, soit près de 84 % de l’énergie produite. Il est principalement composé de fumier, de lisier, de menues pailles et d’ensilage maïs, de CIVE… Le gisement externe concerne le fumier mou et les déchets de stockage de céréales provenant de trois structures agricoles voisines d’environ 5 km. À terme, plus de 1 million de normo mètres cubes de biométhane pourront être injectés, chaque année, dans le réseau de distribution GRDF, ce qui équivaut à la consommation annuelle en chauffage et en eau chaude sanitaire de 900 foyers. Cette installation, à l’instar de l’ensemble des unités de production de biogaz françaises, permet d’atteindre les objectifs en matière de transition énergétique, notamment les 7 % à 10 % de gaz issus du biogaz dans la consommation de gaz à l’horizon 2030.
La Région Normandie a accompagné la création de l’unité de Métha LBMH par une subvention d’un montant de 500 000 euros au titre du FEDER ainsi que par un prêt à taux zéro de 400 000 euros. Cette création a aussi été accompagnée par l’ADEME par le biais d’une subvention d’un montant de 350 000 euros et d’une avance remboursable de 281 810 euros. L’étude de faisabilité du projet a, par ailleurs, été financée à hauteur de 35 466 euros au titre du programme LEADER (Liaison entre action de développement de l’économie rurale) du FEADER (Fonds européen agricole pour le développement rural) par le PETR Sud-Manche–Baie du Mont-Saint-Michel et de 29 910 euros par le Département de la Manche. Ces aides publiques correspondent à environ 15 % du budget total d’investissement pour ce projet.
Rencontres régionales
Les 2es Rencontres régionales de la méthanisation se dérouleront en ligne du 30 mars au 2 avril 2021. Après une première édition qui avait réuni, en juin 2018, plus de 300 personnes au palais des congrès de Caen, les partenaires normands de la méthanisation organisent, du 30 mars au 2 avril 2021, un nouvel évènement régional à destination de l’ensemble des acteurs de la filière (agriculteurs, porteurs de projets, industriels, collectivités, entreprises, étudiants…).
Compte tenu de la situation sanitaire, cet évènement se déroulera en ligne. La matinée du 30 mars sera consacrée à un colloque en direct avec les principaux représentants de la filière. État des lieux de la filière, renforcement des réseaux, appropriation locale des projets seront au programme de cette plénière. Le 30 mars après-midi, les participants pourront programmer des rendez-vous visio de 15 minutes. Ces rendez-vous sont l’occasion d’élargir votre réseau et de rencontrer de futurs partenaires pour vos projets. Les Rencontres régionales se prolongeront jusqu’au 2 avril au travers de quatre webinaires thématiques : retour au sol des digestats, diversification du financement des projets, bioGNV et biodéchets.
Plus d’informations et programme complet à l’adresse suivante :
https://rencontresmethanisationnormandie.marcom-ace.com/