En France, depuis 2011, la loi Copé-Zimmermann impose 40 % de femmes au sein des conseils pour les entreprises de plus de 500 salariés et de plus de 50 millions de chiffre d’affaires. Or une étude datant de 2011 révèle que les conseils d’administration mixtes développent un plus grand intérêt pour la RSE. Les femmes seraient-elles les véritables leaders dans les changements responsables des entreprises ?
Selon le Baromètre de la diversité dans les conseils d’administration, publié en 2019, toutes les entreprises ont atteint les 40 % de femmes exigés par la loi Copé-Zimmermann. Par ailleurs, pour 30 % d’entre elles, le pourcentage de femmes oscille entre 50 et 60 %.
Que nous dit ce Baromètre ? Que les profils des hommes et des femmes s’alignent de plus en plus en qualifications et parcours professionnel. Selon cette étude, durant les périodes de crise, les femmes seraient plus sollicitées. Michel Ferrary, de l’université de Genève, explique : « En période de crise, face à l’incertitude que représente l’avenir, les marchés financiers prêtent une attention plus grande aux performances réalisées. Cela les conduit à investir dans des entreprises plus rentables et pour lesquelles les fondamentaux sont plus stables. Or ces entreprises se trouvent être les plus féminisées. »
Est-ce à dire que les femmes ont des comportements plus éthiques que les hommes ? L’identité sociale apporte un élément de réponse. Les femmes auraient une tendance à s’identifier à des valeurs ou postures morales comme l’honnêteté ou encore la générosité. Cette théorie renvoie également à la notion de leader et au rôle qu’il souhaite jouer, à son attitude, son comportement.
L’étude de 2011 révèle que le reporting RSE (ou rapport de performance extrafinancière) volontaire est plus large et beaucoup plus détaillé si le conseil d’administration est mixte. Elle montre également que l’information est perçue comme plus crédible. Conséquence, l’entreprise renvoie une image plus positive. À l’inverse, toujours selon cette étude, les conseils d’administration 100 % masculins renvoient une image plus négative chez les investisseurs.
La diversité des sexes dans les conseils d’administration est intimement liée à la RSE. Les femmes apportent une valeur ajoutée grâce notamment à une plus grande sensibilité aux questions environnementales et sociétales.
Cette diversité est d’autant plus importante qu’elle vient renforcer le leadership éthique des entreprises, fondé sur le partage de valeurs entre les dirigeants qui tendent vers des objectifs ne se limitant pas au domaine économique ou financier et aux bonnes performances de l’entreprise, mais incluant des principes forts dans les domaines social et environnemental.