En février 2020, l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) publiait un rapport indiquant que la taxe carbone avait permis de réduire les émissions industrielles de CO2 de 5 % entre 2013 et 2018, en France.
En France, la taxe carbone a permis de faire baisser les émissions industrielles de CO2 entre 2013 et 2018. Tel est le constat fait par l’étude très détaillée de l’économiste Damien Dussaux pour l’OCDE. L’auteur indique que la taxe carbone, à son taux actuel, « a permis de réduire les émissions de carbone en 2018 de 5 %, soit 3,6 millions de tonnes de CO2 par rapport à un scénario sans taxe ». Pour rappel, ce dispositif avait été mis en place en 2014, sous le gouvernement de Jean-Marc Ayrault.
Basant ses travaux sur un échantillon de 8 000 entreprises, Damien Dussaux ajoute qu’une « augmentation supplémentaire de 45 à 86 euros par tonne de CO2 générerait une réduction des émissions de carbone de 8,7 %, soit 6,2 millions de tonnes de CO2 ». Or, les 86 euros par tonne supplémentaires correspondaient à l’objectif voté par les parlementaires LREM en 2017, mais annulé à la suite des manifestations des « gilets jaunes », en 2018.
L’objectif fixé à 86 euros par tonne de CO2 semble donc « coller » à celui du gouvernement de faire diminuer les émissions de CO2 de l’industrie d’ici à 2023. Reste que le gouvernement est resté flou quant aux moyens de réduire les émissions afin d’atteindre la neutralité carbone en 2050.
Ce rapport met également en évidence le lien entre hausse du coût de l’énergie et baisse de la consommation. Ainsi, une hausse de 10 % due à la taxe carbone « fait fléchir la consommation d’énergie de 6 % et les émissions carbone, de 9 % », indique Damien Dussaux.
D’autre part, l’étude montre que la hausse du coût de l’énergie n’a pas d’impact négatif sur l’emploi. La hausse des prix de l’énergie a pour effet une redistribution de la production et de la main‑d’œuvre. La réduction de personnel ne se fait que « dans les grandes entreprises (plus de 50 salariés) à forte intensité énergétique, mais pas dans les petites entreprises qui restent sur le marché ».