Toutes les villes industrielles des pays occidentaux ont connu la crise des années 1970. Le long déclin des grandes cités industrielles, notamment américaines, a alors commencé.
Trente ans plus tard, la crise des surprimes de 2008 a fait des ravages dans les villes américaines. Selon le think tank Brookings Institution, à Washington, plus de 1,2 million de maisons ont été saisies en quelques mois. Avec les faillites, le chômage et la récession, plus de 18,7 millions de logements se sont retrouvés inoccupés au deuxième trimestre 2008. Partout aux États-Unis, des quartiers entiers se sont littéralement vidés de leurs habitants. Dan Kildee, alors trésorier du comté de Genesee, près de Detroit, a présenté un plan au candidat Obama, en 2009 : réduire les aires urbaines pour éviter la faillite ; démolir les quartiers périphériques pour aider le centre-ville à survivre.
Kildee s’est par la suite servi de l’étude « Revitalisation des vieilles cités industrielles américaines », publiée par Brookings Institution, qui a analysé 65 villes les plus sinistrées. La majorité de ces villes font partie de la « rust belt » ou « ceinture de la rouille » : Detroit, Philadelphie, Baltimore, et Pittsburgh.
Photo ci-dessus : Pittsburgh était l’une des villes industrielles les plus connues aux États-Unis. Aujourd’hui, l’ancienne capitale de l’acier s’est tournée vers les installations solaires pour se renouveler totalement. La ville produisait autrefois la moitié de l’acier américain, mais à la fin des années 1970, cette industrie, comme d’autres secteurs, s’est effondrée. Entre août 1981 et janvier 1983, le nombre de chômeurs est passé de 89 000 à 213 000.
En 1990, Pittsburgh avait perdu la moitié de sa population. Des universités de la ville ont alors décidé de créer des centres de recherches technologiques afin d’attirer des entreprises et de relancer la création d’emplois. En 1996, la NASA a ouvert un centre de robotique.
En quelques années, la ville s’est totalement réinventée et a lancé un hub technologique innovant, spécialisé dans la technologie numérique.
La ville accueille également le National Robotics Engineering Center et l’Advanced Robotics for Manufacturing Institute. Mais c’est dans les énergies durables que Pittsburgh innove aujourd’hui. Les anciennes aciéries, dont celles de Mill 19, sont en effet transformées en champs de panneaux solaires photovoltaïques. Les nouvelles installations devraient produire plus de deux millions de kilowattheures. « Mill 19 n’est pas qu’un symbole du passé industriel prospère de Pittsburgh. C’est aussi un symbole de notre économie, présente et future. Le système de panneaux sur les toits fait partie d’un design eco-friendly et durable qui est la marque de la renaissance économique et environnementale de notre ville », a indiqué Donald Smith, président de la Regional Industrial Development Corporation of Southwestern Pennsylvania. D’autres villes, anciennes « capitales » industrielles, ont suivi Pittsburgh dans la voie des énergies renouvelables, comme Glasgow, en Écosse, qui a créé un hub de recherche et développement spécialisé dans l’éolien en mer.