La plus grande ferme européenne de microalgues est située dans le centre de la Bretagne, sur 30 hectares. Elle produit des chlorelles qui sont utilisées comme complément en alimentation animale et nourrissent actuellement 1,5 million de poules. C’est à partir d’une unité de méthanisation, fonctionnant grâce aux effluents d’élevages locaux, que René-Jean Guillard, président de LLDC Algae, a imaginé un véritable écosystème d’économie circulaire. Le méthane créé est utilisé en cogénération pour produire de l’électricité revendue sur le réseau. La cogénération alimente l’usine en chaleur, nécessaire pour la croissance rapide des microalgues. Mieux encore, la culture de microalgues est également un puits de carbone. Tout le CO₂, qui est l’un des gaz responsables de l’effet de serre, produit sur le site par les moteurs de cogénération est capté et consommé par les microalgues. Le digestat de méthanisation est séparé en deux phases, liquide et solide. La phase solide sera lombricompostée en un produit normé pour être commercialisée. La phase liquide est phytoépurée sur le site grâce à une culture de jacinthes d’eau, qui consommeront aussi le CO₂ et la chaleur de l’installation. Jacinthes qui… intégreront ensuite le méthaniseur.
Boostées par ces conditions idéales, ces algues unicellulaires poussent en 24 heures grâce à l’action conjuguée de la lumière et de la chaleur, mais aussi d’oligoéléments apportés par le digestat. Ce projet, né à la suite d’une collaboration avec L’Oréal, avec pour objectif de réduire la quantité d’huile de palme dans les cosmétiques, apporte une vraie réponse aux enjeux écologiques de demain, en montrant l’apport dans l’économie circulaire d’une unité de méthanisation.