L’utilisation de la ressource bois énergie est nécessaire pour une bonne gestion durable de la forêt. Le rendement énergétique de cette ressource a été amélioré et les émissions de gaz fortement réduites grâce aux professionnels qui proposent des matériels toujours plus performants : inserts et poêles pour les particuliers, mais aussi chaufferies et chaudières au bois de toute taille, qui peuvent être équipées pour récupérer un maximum d’énergie.
La forêt joue un rôle très important pour réduire les gaz à effet de serre. Tout au long de leur croissance, les arbres absorbent et emmagasinent dans leurs racines, leurs troncs et leurs branches le carbone issu du CO2 de l’air, grâce à la photosynthèse. Les forêts sont de véritables stocks de carbone. Le carbone immobilisé représentait 1,2 milliard de tonnes en 2010, contre 775 millions en 1981, du fait de l’accroissement de la forêt. Certes, utilisé comme énergie, le bois rejette du CO2, alors qu’en bois d’œuvre il stocke le carbone sur toute sa durée de vie, puis sera sans doute recyclé en bois énergie après un long délai. Mais c’est là qu’une gestion durable de la forêt, qui reconstitue le stock, prend toute son importance. Ce stock renouvelable a donc un bilan carbone neutre (et même négatif si l’on tient compte du temps de stockage du bois d’œuvre et de la sous-exploitation actuelle) contrairement aux énergies fossiles qu’il peut remplacer.
Accroissement du stock
Le bois prélevé dans des forêts gérées durablement, comme c’est le cas en France, est une ressource renouvelable. La France est le deuxième producteur européen d’énergie bois et pourtant seuls 50 % de l’accroissement naturel de la forêt sont exploités. Les 2,7 milliards de mètres cubes de capital de bois en France augmentent donc de près de 45 millions de mètres cubes par an, loin d’une déforestation que pourraient craindre certains. Une mobilisation plus importante du bois énergie serait même bienvenue, car elle permet d’assurer une meilleure rentabilité économique pour les producteurs et les transformateurs. Or le bois énergie fait partie intégrante de la gestion durable d’une forêt qui assure santé, biodiversité, capacité de régénération des arbres. L’exploitation forestière a pour objectif de générer le meilleur bois possible et de le valoriser pour apporter un revenu nécessaire à l’entretien de la forêt. Pour conduire un bois d’œuvre de qualité à maturité, il est nécessaire de réaliser régulièrement des éclaircies (des coupes) en enlevant les arbres de plus petite taille qui trouvent donc, avec les branches, de moindre valeur, une parfaite utilisation en bois énergie. Deux labels internationaux garantissent au consommateur que le bois est issu d’une gestion forestière durable : PEFC et FSC.
Moins de GES et un air pur
Pour ce qui est rejets, comme toute combustion, le brûlage du bois libère effectivement des gaz. Mais ces émissions sont en très nette diminution, de 50 % par exemple depuis 2012. Elles devraient encore baisser des deux tiers. La filière s’est organisée depuis quelques années sous l’impulsion des professionnels, mais aussi des pouvoirs publics. Par exemple, le label Flamme Verte, lancé en 2000 par les fabricants avec le concours de l’ADEME, a permis d’améliorer les rendements de 30 % en moins de 10 ans et de diviser par 10 les émissions de CO et de particules fines ! Les deux vont d’ailleurs de pair, une bonne combustion permettant de récupérer le maximum d’énergie et de libérer moins de gaz. Les professionnels ont donc amélioré leurs appareils, quand l’État a incité à l’usage d’appareils plus performants, par le conditionnement des aides et une trajectoire de remplacement des foyers ouverts (voir encadré). Prochaine étape : informer mieux encore les particuliers afin qu’ils utilisent du bois plus sec, nécessaire pour optimiser le rendement des appareils de chauffage domestiques et émettre moins de GES.
Rendement énergétique en hausse
L’autre fait marquant est le déploiement sur le territoire de chaufferies et chaudières industrielles ou de collectivités. Ce volume croissant a permis aux professionnels de cette filière de travailler, par la conception et l’apport de systèmes de récupération, à optimiser le rendement énergétique de ces unités en réduisant également grandement les polluants émis. Ces installations sont soumises à une réglementation environnementale stricte (et même à celle des installations classées pour la protection de l’environnement pour les unités de plus de 1 MW, avec un durcissement des exigences en matière d’émissions de d’oxydes d’azote, de dioxyde de soufre et de poussières au fil des ans.
En plus des chaudières « classiques », on note le développement de la pyrogazéification qui propose des processus de combustion avec peu ou pas d’oxygène afin de récupérer des syngaz.
[mks_accordion] [mks_accordion_item title=“Qualité de l’air et PPE ”]L’amélioration de la qualité de l’air est un enjeu important qui implique le remplacement des vieux appareils par des appareils plus performants (au minimum classe 6 étoiles selon le label Flamme Verte), notamment par le maintien du CITE et le fonds Air de l’ADEME, indique le projet de PPE. En 2016, entre 7,3 et 7,8 millions de ménages consommaient du bois, dont environ 1,1 million dans des foyers ouverts. Les performances en matière d’émissions atmosphériques sont en bonne progression. Toutes ces performances sont réglementaires au niveau communautaire aux échéances 2020 (chaudières) et 2022 (appareils indépendants). Des mesures complémentaires sont nécessaires pour favoriser l’utilisation de bois sec : un combustible sec, fendu et écorcé émet près de 10 fois moins de particules qu’un combustible non labellisé. Une campagne nationale de sensibilisation permettrait le développement d’une filière encadrée et serait de nature à répondre aux enjeux de qualité de l’air. Une expérimentation a été menée depuis 2013 sur quatre ans au sein du Plan de protection de l’atmosphère (PPA) de la vallée de l’Arve (74) afin de renouveler les installations individuelles de combustion au bois. Sur la base de cet exemple, le fonds Air porté par l’ADEME vise à réduire les émissions de particules du chauffage au bois individuel et doit se poursuivre, avec des actions ciblées là où cela est pertinent du point de vue environnemental et économique. Enfin, dans le but d’évaluer correctement l’impact des projets biomasse, il faut mettre à jour les facteurs d’émission pour tenir compte des technologies de traitement par filtres à manches qui se sont développées. À suivre… [/mks_accordion_item] [/mks_accordion]