Des chercheurs de l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) ont mis au point une solution technologique permettant de capturer le CO2 des poids lourds directement sur le pot d’échappement, de le liquéfier dans un boîtier situé sur le toit du véhicule, et de le ramener sous forme liquide à la pompe, où il sera transformé en carburant conventionnel grâce à l’énergie renouvelable.
Plusieurs technologies de l’EPFL ont été mises en commun pour réussir cet exploit. D’abord, les émissions du véhicule sont récupérées à même le pot d’échappement et refroidies, et l’eau est séparée des gaz. Pour isoler le CO2 des autres gaz (azote et oxygène), un système d’adsorption à température modulée utilise des matériaux conçus spécialement pour absorber le CO2. Une fois saturé en CO2, ce matériau est chauffé, de sorte à extraire du CO2 pur. Des turbocompresseurs à haute vitesse utilisent la chaleur du moteur pour comprimer le CO2 et le rendre liquide. Ce dernier est stocké dans un réservoir. La totalité du processus sera effectuée dans une capsule de 2 × 0,9 × 1,2 m, posée au-dessus de la cabine du conducteur et qui ne représenterait que 7 % de la charge utile du véhicule.
Les calculs des chercheurs indiquent qu’un camion consommant 1 kg de carburant conventionnel permettrait de produire 3 kg de CO2 liquide, et que la transformation s’effectue sans pénalité énergétique.
Cette recherche est coordonnée par le groupe Ingénierie des procédés et des systèmes énergétiques de la Faculté des sciences et techniques de l’ingénieur, dirigé par François Maréchal. Elle fait l’objet d’un brevet, et a été publiée dans Frontiers in Energy Research.