Le repowering désigne le remplacement d’une installation pour la rendre plus performante. En clair, il permet de « redonner de la puissance ». Les premiers parcs éoliens, qui ont été installés dans les années 1990, arrivent aujourd’hui en fin de vie. On estime à plusieurs centaines le nombre d’éoliennes qui devront être démantelées chaque année à partir de 2020.
En France métropolitaine, la filière éolienne a produit 5,1 % de la production nette d’électricité en 2018 (1,9 % pour le photovoltaïque et 1,8 % pour les bioénergies). L’éolien a progressé de 15,3 % en 2018 grâce à la croissance des installations, mais aussi à des conditions météorologiques très favorables. Les prévisions semblent donc encourageantes, surtout avec les progrès techniques et technologiques qui ont considérablement progressé depuis le premier programme éolien français (Eole 2005), lancé en 1996.
Aujourd’hui, une éolienne d’une puissance de 2 MW produit 4 200 MW par an. Cela équivaut à la « consommation électrique moyenne de plus de 800 ménages français », indique le ministère de la Transition écologique et solidaire. La remise à niveau du parc éolien français est donc indispensable.
Le repowering offre de sérieux avantages : les parcs éoliens existent déjà et ne suscitent pas le mécontentement des habitants. Grâce à leur remise à niveau, les éoliennes seront plus puissantes. Pour un total de production égal ou supérieur, il faudra moins d’éoliennes ; et, s’il y a moins d’éoliennes, la baisse de rendement due à leur alignement disparaîtra. Grâce au regain de puissance et à leur nouveauté, ces éoliennes nécessiteront moins de maintenance. Le repowering permet en outre de conserver les emplois locaux et de fournir des revenus aux municipalités.
Le 17 juillet 2018, l’État a publié une circulaire qui fait la distinction entre les projets de repowering nécessitant une nouvelle autorisation et ceux qui n’en ont pas besoin.
Comme pour d’autres sources d’énergie, notamment les véhicules électriques et leurs batteries, c’est le recyclage qui pose problème, mais aussi le downcycling. Les pales sont notamment peu recyclables. En règle générale, elles sont détruites puis brûlées et ainsi transformées en source d’énergie. Elles sont également enterrées dans des déchetteries. C’est le downcycling. La Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) rendra obligatoire le recyclage des principaux composants des éoliennes d’ici à 2023. Reste que 90% des éoliennes sont recyclables.
Selon l’ADEME (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), 15 000 tonnes de matières composites venant des pales devront être traitées d’ici à 2029. En Europe, d’ici à cette même date, il y aura 375 000 tonnes de pales provenant du démantèlement des éoliennes. Tous les efforts portent donc sur le recyclage de ces matériaux composites. C’est un véritable défi, car d’ici à 2030, 5 000 MW par an devraient être renouvelés. Le repowering est aussi une extraordinaire opportunité avec la possibilité de créer 15 000 emplois, selon le Commissariat général au développement durable (CGDD).