Le 26 juillet 2018, Naval Énergies, filiale de l’entreprise française Naval Group (leader européen du naval de défense et acteur majeur dans les énergies marines renouvelables), a annoncé l’arrêt de ses activités dans l’hydrolien et la fermeture de son usine à Cherbourg, inaugurée tout récemment. Une décision qui fait suite aux récentes prises de position des pouvoirs publics français sur l’hydrolien.
En effet, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME) n’a prévu que 100 à 150 MW installés d’ici à 2028, soit 50 turbines de 2 MW dans dix ans. Les pouvoirs publics expliquent que cette filière des énergies marines n’est pas encore parvenue au stade du développement industriel et que la technologie ne fonctionne pas assez bien pour un déploiement à grande échelle. Pourtant, Naval Énergies projetait de lancer un parc pilote en partenariat avec EDF au raz Blanchard, où sévit l’un des courants de marée les plus puissants d’Europe. Cet abandon fait suite au désengagement en 2017 d’Engie et de General Electric dans la même zone. Seule l’entreprise bretonne Sabella continue à développer ses activités, et reste la seule à avoir pu injecter du courant issu de ses hydroliennes sur le réseau électrique.
Les autorités françaises souhaitent en effet donner la priorité à l’éolien en mer posé et flottant, même si les projets en ce domaine tardent à se développer malgré les investissements publics consentis en la matière.