L’autopartage se développe en France au rythme des évolutions technologiques et des changements de comportement des automobilistes. C’est un bon outil d’évangélisation de la mobilité électrique.
Cette pratique qui consiste à partager l’usage d’une voiture entre plusieurs conducteurs permet de répondre aux besoins de mobilité à moindre coût par rapport à la pleine possession puisque l’utilisateur souscrit à un service plutôt que d’acheter un véhicule électrique. Plusieurs modèles d’autopartage de véhicules électriques cohabitent aujourd’hui : la trace directe, la boucle et le free floating.
La trace directe
En trace directe, le conducteur récupère le véhicule à une station de recharge et le restitue à une autre station. Cette solution nécessite une grande infrastructure de recharge répartie de façon judicieuse sur l’ensemble du territoire couvert par le service. Le fait que le véhicule soit rechargé à chaque station garantit un niveau de charge suffisant. Toutefois, l’opérateur doit prévoir plus de bornes de recharge que de véhicules afin de garantir à l’utilisateur une place de stationnement à l’arrivée. Cette formule est particulièrement adaptée aux modèles électriques pour des distances moyennes parcourues inférieures à dix kilomètres.
La boucle (ou hub)
Dans le cas de l’autopartage en boucle, le conducteur doit restituer le véhicule à la station de départ. Le hub permet d’assurer un degré élevé de fiabilité du service pour les personnes habitant à proximité de la station. Cette forme d’autopartage est particulièrement adaptée aux zones rurales et périurbaines (voir encadré), pour des déplacements de 50 kilomètres environ et pour des locations de plusieurs heures ou le week-end. L’investissement en bornes de recharge est plus limité puisqu’un seul point de charge est attribué à chaque véhicule, contrairement à l’autopartage en trace directe.
Le free floating (flotte libre)
En tant que service de partage de véhicules sans bornes de recharge ni places de stationnement fixes, la flotte libre constitue le système de location flexible par excellence. À l’aide de leur mobile, les usagers géolocalisent et louent les véhicules sans effectuer de réservation préalable et les restituent à l’intérieur d’un périmètre donné, sans se soucier de la disponibilité d’une place de stationnement à l’arrivée. Simple et économique pour l’utilisateur, l’autopartage en flotte libre est plébiscité par les collectivités, car il ne nécessite pas l’installation d’infrastructures de recharge. L’opérateur du service doit cependant déployer une équipe sur le terrain pour organiser la recharge des véhicules.
La mobilité partagée
Au conseil départemental de l’Orne à Alençon, 29 véhicules sont disponibles en autopartage sur différents sites 24h/24, mais mutualisés. Lorsque les salariés du conseil départemental ne les utilisent pas pour leurs déplacements professionnels, ils sont disponibles pour le grand public. Ce service d’autopartage part de deux constats. Dans ce département très rural, les habitants rencontrent le problème des « derniers kilomètres », peu maillés par les transports en commun et nécessitant l’utilisation d’une voiture. Comme les véhicules du conseil départemental sont sous-utilisés, cela permet de limiter les véhicules « improductifs ».
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[mks_accordion_item title=“L’écomobilité sociale et rurale”]En pleine campagne normande, le dispositif d’autopartage mis en place dans la commune nouvelle de Tinchebray-Bocage (61) rencontre un véritable succès dans un milieu rural où la majorité des déplacements se font en voiture et où il existe peu d’autres solutions, notamment en matière de transports en commun. Quatre Nissan Leaf sont mises à disposition des habitants pour seulement 8 € la journée ou 5 € la demi-journée. Un « juste milieu » entre l’accessibilité du service et le besoin d’amortir les frais de fonctionnement. Comme l’explique Jérôme Nury, ex-maire de Tinchebray et député de l’Orne, « ce tarif permet à celui qui n’a pas les moyens de se payer un véhicule à longueur d’année d’emprunter une voiture de temps en temps pour aller chez le médecin ou aux Assedic. »[/mks_accordion_item]
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