Tous les plus grands constructeurs et équipementiers automobiles ont fait du véhicule électrique leur star du dernier Mondial de l’auto. Une tendance qui devrait être l’avenir de la voiture si tant est que les Français arrivent à s’y convertir.
Aujourd’hui, la mobilité durable est au cœur des préoccupations de tous les acteurs industriels et des pouvoirs publics. Elle affecte à la fois nos modes de vie et notre économie, tout en devant faire face à des changements majeurs tels que l’électrification, la connectivité et les véhicules sans conducteur. Pour se préparer à ces changements, il est essentiel de bien comprendre comment les nouvelles technologies seront utilisées dans la mobilité de demain. Même s’il ne représente aujourd’hui qu’une fraction infime des 22 millions de véhicules en circulation dans l’Hexagone, le véhicule électrique s’annonce comme la mutation inévitable du secteur automobile. Si les ventes n’ont pas encore « décollé », leur progression en France et dans le monde est très supérieure à la moyenne, et ce depuis plus de quatre ans. De leur côté, les pouvoirs publics multiplient les plans d’aide et de soutien, voyant dans cette nouvelle forme de mobilité un moyen de dépolluer l’air des grandes métropoles, ainsi qu’un nouveau levier pour la transition énergétique.
Small is beautiful !
Depuis quelques années, les constructeurs ne sont pour ainsi dire plus des architectes et des assembleurs. Les technologies sont le plus souvent inventées, développées et industrialisées par les grands équipementiers. Lors de la dernière édition du salon international de l’automobile de Shanghai qui s’est tenu du 18 au 25 avril derniers, l’équipementier Valeo a levé le voile sur ses dernières innovations technologiques qui sont au cœur des révolutions de la mobilité. Parmi ses solutions d’électrification couvrant tous les usages et besoins de mobilité, le leader mondial de l’électrification (un véhicule sur trois dans le monde est équipé de systèmes électriques Valeo) a présenté son prototype de véhicule urbain 100 % électrique, fonctionnant à basse tension (48 volts).
Véritable véhicule électrique à deux places, l’e‑City peut atteindre 100 km/h et dispose d’une autonomie de 150 km. Rechargeable sur n’importe quelle prise électrique, ce prototype préfigure ce que pourrait être un petit véhicule abordable et parfaitement adapté à la mobilité urbaine. « Avec l’équivalent de 25 ch de puissance, l’e‑City se faufile partout, mais elle possède suffisamment de reprise pour s’insérer dans le trafic du périphérique sans problème, explique Michel Forissier, patron du pôle R&D de Valeo. Fini la voiture multiusage, qui sert aussi bien pour les petits déplacements en ville la semaine que pour aller voir la famille en banlieue le week-end, et pour partir en vacances à l’autre bout de la France. L’usage que nous avons de l’automobile devrait radicalement changer dans les années à venir. Aujourd’hui, il nous faut réinventer la mobilité. » L’autre atout de la petite électrique de Valeo, dont la fabrication pourrait être lancée en 2019, c’est son prix, qui devrait tourner autour de 7 500 €, une fois le bonus écologique de 6 000 € déduit, donc loin des premiers prix pratiqués actuellement dans l’électrique (pas moins de 17 000 € avec bonus). « Nous fabriquons des composants pour les voitures électriques dites classiques de nombreux constructeurs. Nous savons faire. Là, nous avons cherché une solution plus économique pour rendre la mobilité électrique accessible à tous. »
La technologie Vehicle to Grid, maillon du réseau électrique
À Shanghai, le groupe Valeo a également présenté un chargeur réversible qui permet, entre autres, aux véhicules électriques de renvoyer de l’énergie excédentaire au réseau, grâce à la technologie Vehicle to Grid (V2G). Ce chargeur inversé permet aussi de fournir de l’électricité à un appareil électrique spécifique, grâce à la technologie Vehicle to Load (V2L). Il s’agit d’une avancée majeure pour le stockage et la gestion de l’électricité. En effet, il n’existe actuellement aucune solution pour stocker l’énergie inutilisée issue des sources intermittentes – il y a soit trop d’électricité, soit pas assez. En devenant partie intégrante du réseau, les véhicules électriques pourraient résoudre ce problème de déséquilibre entre production et consommation en fournissant en permanence de l’énergie au réseau.
