L’électrification des transports est un dossier majeur dans les transitions énergétique et écologique. Les véhicules électriques (autobus, voitures particulières, flottes d’entreprise) permettent de réduire considérablement le recours aux hydrocarbures et l’empreinte carbone. Mais un nouveau palier est en train d’être franchi : l’e‑mobilité photovoltaïque.
Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), la vente de véhicules électriques devrait augmenter de 24 % par an. Le cap des 100 millions de véhicules électriques (VE) en circulation devrait être franchi d’ici à 2030. Le futur de la mobilité est bien électrique.
Le marché mondial des VE ne cesse de croître. En 2012, il représentait 84 milliards de dollars et devrait atteindre 272 milliards de dollars en 2019. Cette croissance impressionnante stimule d’autres marchés, comme celui des batteries au lithium-ion, très utilisées dans la construction de VE, qui devrait atteindre 77,42 milliards de dollars en 2024.
Les VE s’imposent donc de plus en plus sur le marché. Le nombre de bornes de recharge ne cesse d’ailleurs d’augmenter. Mais chercheurs et industriels travaillent sur d’autres solutions et misent sur les énergies totalement renouvelables.
L’objectif est d’intégrer ces énergies renouvelables, notamment solaires, au réseau de transport et de distribution d’électricité. L’un de ces systèmes permet notamment d’optimiser le transfert d’énergie des panneaux photovoltaïques, par exemple situés sur un bâtiment, à la borne de recharge d’un VE et au réseau électrique. L’autre objectif est de permettre au bâtiment d’être à consommation nulle (Net Zero Energy Building), en fait, de produire autant d’énergie qu’il en consomme ou d’être bénéficiaire. Si l’énergie produite est supérieure à celle consommée, le surplus doit servir à recharger les VE, ou, le cas échéant, être revendue.
À Bâle, en Suisse, la plus grande station de recharge d’Europe pour VE est sur le point de voir le jour. Swiss E‑Mobility Hub devrait entrer en fonction en 2023. Ce centre proposera 280 stations, dont 60 « superchargers » pour remplir les batteries des VE en 30 minutes seulement. Ce « hub » sera composé d’un sous-sol destiné au stockage des batteries et d’espaces de travail pour les entreprises innovantes. Un immense système solaire photovoltaïque fera partie du dispositif pour fournir l’électricité. Cette station sera située sur l’A2 qui voit passer chaque jour plus de 130 000 véhicules.
Ce système de recharge avec de l’énergie verte doit également être disponible chez les particuliers. Dès lors, l’objectif est de pouvoir stocker l’énergie accumulée grâce aux panneaux solaires photovoltaïques.
Mais les chercheurs vont encore plus loin en imaginant des systèmes de recharge sans fil, par induction des batteries. L’idée est de placer la recharge dans le sol et d’utiliser un champ magnétique. Le VE stationnerait au-dessus de la borne durant une durée déterminée. L’énergie électrique proviendrait soit du réseau existant ou, mieux, de panneaux solaires photovoltaïques.
Dans la voiture même, algorithmes et intelligence artificielle permettent déjà d’optimiser la conduite et la gestion d’énergie. Ils permettront bientôt d’accélérer la charge des batteries.