Directeur de cabinet du maire d’Alès, Christophe Rivenq est également directeur général des services d’Alès Agglomération et conseiller régional d’Occitanie. Il revient sur les dix ans qui ont fait des pionnières Rencontres internationales de voitures écologiques (RIVE) un événement incontournable à l’heure où la mobilité durable s’inscrit dans la loi.
Smart Mobility. La 10e édition des RIVE aura lieu les 4 et 5 juillet 2019 à Alès. Qu’est-ce qui a conduit Alès à lancer ces rencontres ?
Christophe Rivenq. Il y a 12 ans nous avions de nombreuses réflexions sur la réduction des gaz à effet de serre et sur le développement durable. Alès, territoire à énergie positive, a d’ailleurs reçu de nombreux prix dans ce domaine. Par ailleurs, le pôle mécanique d’Alès conduisait nos réflexions vers la mobilité durable. La proposition de Marc Teyssier d’Orfeuil (président de la holding Com’Publics) de piloter avec nous ces Rencontres internationales des voitures écologiques coulait finalement de source.
Pour tout dire, les premières Rencontres furent surtout pour les acteurs présents une prise de conscience de l’urgence de se mettre autour de la table : constructeurs, énergéticiens, collectivités, utilisateurs. Réduction de la pollution, gestion du dernier kilomètre, avenir des moteurs thermiques : ces questions étaient déjà présentes dès la première édition. Nous savions qu’une évolution était inéluctable et les RIVE ont été pour notre collectivité et pour les acteurs présents un moyen d’apporter notre pierre à l’édifice.
Quel chemin a été parcouru depuis ?
Nous avons vu, au fil des éditions des RIVE, apparaître des solutions techniques. Par exemple, il y a 6 ans, les premiers tours de piste de véhicule à hydrogène s’y sont déroulés. Aujourd’hui, le conseil régional a proposé un plan de développement de la production d’hydrogène. En tant qu’élu de l’opposition, je peux vous dire qu’il a été adopté à l’unanimité. Alès, Rodez, Albi et toutes les collectivités travaillent main dans la main.
Il y a 10 ans, aux RIVE, des start-up motivées tiraient la locomotive alors que certains gros opérateurs étaient parfois là « pour l’image » ; mais, aujourd’hui, le contexte national et international fait que la transition vers la mobilité durable est une nécessité… économique. Il va sans dire que notre région, qui compte de nombreux pôles d’excellence en mécanique, joue la carte des compétences en mobilité durable pour son développement économique. Nous avons vu aussi de grands constructeurs comme BMW ou Volkswagen développer des prototypes dans notre territoire, notamment de véhicules électriques.
Quels sont vos axes de travail pour l’avenir ?
La mobilité est une des problématiques majeures pour des villes et agglomérations de tailles moyennes comme les nôtres qui ne peuvent pas avoir la densité de transports en commun des grandes métropoles.
Il y a une volonté groupée de la plupart des collectivités pour aller vers une mobilité durable et un mix énergétique : électrique, hydrogène, bioGNV ou même essence à faibles émissions. Nous voulons tous préserver notre environnement remarquable tout en permettant la mobilité de chacun : tel est notre défi. C’est pourquoi, au-delà de la technique, nous travaillons actuellement avec notre syndicat mixte de transport sur une offre de lignes de covoiturage public innovante, fonctionnant avec la carte d’abonnement de transport public. Plus de 150 000 habitants (agglomération d’Alès et alentours) vont pouvoir bénéficier de ce service.
Nous avons identifié des propriétaires de véhicules qui sont volontaires pour faire du covoiturage contre rémunération et nos abonnés pourront trouver le meilleur moyen de déplacement (bus, covoiturage…) en temps réel grâce à une application que nous avons développée. Des abonnements réguliers pourront aussi être mis en place. Avantage : propriétaires et utilisateurs sont tous identifiés, ce qui est sécurisant. Nous vérifions également permis et voiture avec une labellisation. L’aspect juridique reste un des points délicats. Les premiers mois de test nous laissent augurer un grand intérêt. Dans une période de restrictions budgétaires, je rappelle que le coût par passager d’un TER est de 30 € et celui d’un bus, de 8 €, quand nous serions à environ 1,5 € en covoiturage !
RIVE 2019 : le rendez-vous de la mobilité durable
Depuis la première édition en 2010, les RIVE sont devenues un rendez-vous incontournable pour les acteurs publics et les professionnels du secteur de la mobilité qui œuvrent en direction du développement durable. Chaque année, cet événement permet de faire un point d’étape sur les enjeux de mobilité et de transport durables, des problématiques stratégiques eu égard au défi environnemental auquel nous sommes confrontés. Plus de 700 décideurs publics et privés se donnent rendez-vous les 4 & 5 juillet 2019 pour deux journées de conférences, d’essais de véhicules écologiques et de networking. |