Les petites citadines, qui ont connu un énorme succès à partir des années 1990, vont disparaître d’ici à quelques années. En cause ? Les nouvelles normes environnementales et les règles de sécurité de plus en plus strictes à l’échelle mondiale.
Automobile : la fin des mini-citadines ?
En 2016, Ford et Nissan avaient abandonné le segment A « mini/petites-citadines », préférant se concentrer sur le segment supérieur, le B.
Mais, aujourd’hui, la situation a encore changé, car les constructeurs pensent stopper la production de leurs mini-citadines. En réalité, c’est tout le segment A qui va probablement disparaître, et ce, malgré leur nombre important et de bonnes caractéristiques.
Inspirées des fameuses keijidōsha japonaises (K‑cars en anglais), qui pourtant ne sont pas classées dans le segment A, car elles sont surtout vendues à la campagne, les mini-citadines ont connu un essor important dans les années 1990. À cette époque, la réflexion sur la voiture en milieu urbain tournait autour de deux concepts : développer des voitures peu encombrantes et moins polluantes totalement adaptées à la circulation en ville. Sont ainsi apparues sur le marché la Smart, la Citroën C1, la Peugeot 108, ou la Toyota Aygo.
Étonnamment, c’est au moment où le moteur thermique connaît des améliorations importantes que le segment A est voué à disparaître. En effet, cette gamme de véhicules a été à l’origine de nombreuses recherches sur les moteurs. L’objectif était alors de gagner en efficacité tout en étant moins polluant. Le moteur à trois cylindres est né de ces réflexions. Il a par la suite connu une forte croissance. Dès le départ, ce type de moteur a permis de réduire considérablement la consommation, donc de limiter l’empreinte carbone. Son succès a été tel qu’il a conquis d’autres segments. Rapidement, les progrès technologiques ont permis de l’améliorer et de le rendre plus silencieux, plus souple, parfaitement adapté aux mini-citadines et même au segment B « citadines/polyvalentes ».
Mais, aujourd’hui, malgré d’excellents résultats tant en tenue de route qu’en émissions de CO2, ces voitures sont finalement victimes des règles antipollution et des normes de sécurité qui ne cessent de se durcir. Les constructeurs sont obligés de constamment modifier les équipements, de revoir la motorisation, ce qui coûte de plus en plus cher. Or, s’il est plus facile de diminuer voire d’éliminer des coûts supplémentaires dans des segments supérieurs, cela est très difficile, sinon impossible, sur le segment des mini-citadines, dont les coûts de production sont déjà très réduits.
Les constructeurs ont en fait déjà commencé à retirer leurs mini-citadines du marché. Opel a arrêté la production de l’Adam et Volkswagen s’apprête à stopper celle de la version thermique de la Up!. Quant à la célèbre Smart, elle sera désormais produite en Chine et dans une version électrique uniquement, Daimler ayant cédé son contrôle au chinois Geely.
L’électrique semble donc la planche de salut pour les mini-citadines. Citroën a d’ailleurs indiqué que la marque réfléchissait à une version électrique de la C1. SEAT va également fabriquer une version électrique de la Mii pour Volkswagen. Enfin, notons la toute première électrique de Skoda, la Citigo e iV, qui sera présentée officiellement au salon de Francfort, en septembre prochain.
Le segment A version 100 % électrique offrira de très nombreux atouts : faible coût de production et d’achat, économie, écologie, possibilité pour le conducteur de bénéficier d’un réseau de plus en plus vaste d’infrastructures de recharge. Enfin, pour les entreprises, les collectivités et les grandes villes, ces mini-citadines électriques seront parfaites pour les flottes professionnelles et le partage de véhicules.