Devenues l’or noir du XXIe siècle, les terres rares désignent un groupe de dix-sept métaux aux propriétés voisines comprenant le scandium, l’yttrium et les métaux de la famille des lanthanides. Exploitées depuis les années 1940, leur utilisation est aujourd’hui indispensable à la fabrication des objets high-tech (smartphones, ordinateurs…) et à la transition énergétique (éolien, solaire, véhicules électriques). Elles constituent des matières premières stratégiques, alors même que 90 % de la production mondiale sont aujourd’hui extraits en Chine. Or des chercheurs japonais auraient récemment découvert dans les fonds marins de l’océan Pacifique la plus grande réserve mondiale de terres rares. Située dans une zone de 2 500 km² près de l’île de Minamitorishima, à quelque 2 000 km au sud-est de Tokyo, cet immense gisement serait contenu dans des boues prélevées à plus de 5 000 m de profondeur.
Exploitables « dans un futur proche » selon les auteurs de cette découverte, ces nouvelles ressources permettraient de couvrir plusieurs siècles de demande mondiale tout en remettant en cause la dépendance envers la Chine. Une situation extrêmement profitable au Japon, dont l’industrie électronique est un gros consommateur de terres rares, et qui, en 2010, avait dû céder face à la Chine lors d’une bataille diplomatique entre les deux pays dans le cadre d’un différend territorial maritime, la Chine menaçant alors le Japon d’un embargo sur ses livraisons de terres rares.
Texte : Héloïse Flamant
Photo : Geomar