La société TreaTech, émanant de l’EPFL (École polytechnique fédérale de Lausanne) a mis au point un dispositif pour transformer les boues de stations d’épuration en biogaz et minéraux valorisables. L’interdiction de l’épandage de ces boues en Suisse depuis une douzaine d’années a motivé TreaTech à valoriser celles-ci en récupérant le biogaz et le phosphore (qui coûte de plus en plus cher).
Dans le séparateur de minéraux, la boue sera soumise à une pression et une température élevées (supérieures à 22,1 MPa et 400 degrés) qui a pour objectif de la faire entrer dans un état « supercritique », c’est-à-dire entre le liquide et le gaz. Ces nouvelles propriétés précipitent les sels grâce à une soudaine chute de la solubilité. Ce procédé a été optimisé afin que le phosphore ainsi que d’autres sels minéraux se cristallisent et puissent facilement être recueillis et permet un taux de récupération de 90 % du phosphore. Ensuite, le biogaz est récupéré avec les boues en sortie de station sans traitement supplémentaire par un procédé de gazéification hydrothermale mis au point par l’Institut Paul Scherrer. Un réacteur, doté de ruthénium en guise de catalyseur, va convertir près de 100 % de la matière organique en biogaz qui pourra servir à produire de la chaleur ou de l’électricité, voire être utilisé comme biocarburant. L’eau, récoltée en fin de traitement, ne contient plus de composés nocifs et pourra être réinjectée dans le réseau.
La technologie employée permettrait également un précieux gain de temps puisque vingt minutes suffiraient à la transformation alors que les biodigesteurs ont besoin d’une trentaine de jours pour assurer la conversion. Cette rapidité engendre de plus un important gain de place et ne laisse aucun déchet.