Le projet scientifique chinois d’envergure Tianhe (« Rivières célestes »), né en 2016 au sein de l’université Tsinghua de Pékin, vise à dompter les nuages pour lutter contre la sécheresse dans les régions les plus arides du nord du pays. Dans ce but, six satellites seront lancés d’ici à 2022 pour analyser et suivre les énormes masses compactes de vapeur d’eau contenues dans les nuages après la mousson indienne et qui sillonnent le ciel sur des milliers de kilomètres.
L’idée consiste à les repérer, dans un premier temps, au-dessus du plateau tibétain, dans la région de Sanjiangyuan, et à les rediriger vers des régions en manque d’eau pour faire tomber la pluie par un procédé d’ensemencement des nuages avec de l’iodure d’argent. Ce projet permettra, selon ses auteurs, de produire entre 5 et 10 milliards de mètres cubes de pluie supplémentaires, soit environ 7 % de la consommation totale d’eau de la Chine.
Pourtant, sa réalisation semble assez compliquée. Même si le repérage des « rivières célestes » paraît simple moyennant 24 relevés par jour par des stellites, la manière dont seront redirigées les masses de vapeur reste assez floue. Les promoteurs du projet assurent cependant pouvoir changer la route d’une partie de ces « rivières célestes » sans nuire à l’environnement.