Le 27 novembre dernier à Bruxelles, après deux ans d’hésitations et en dépit de nombreuses controverses scientifiques, 18 États européens ont voté en faveur de la prolongation de cinq ans de l’utilisation de glyphosate, l’herbicide le plus utilisé dans le monde et connu sous la marque Roundup de Monsanto. La France, comme huit autres États, dont l’Italie, la Belgique et l’Autriche, s’y est opposée et entend sortir du glyphosate en moins de trois ans.
Pour cela, il faudra que d’autres alternatives soient trouvées. Dans son rapport « Usages et alternatives au glyphosate dans l’agriculture française », remis le 1er décembre 2017 au gouvernement français, l’INRA présente les premières pistes dans cette direction. Un ensemble de mesures cohérentes, mais surtout une restructuration profonde de la filière agricole devront être mises en œuvre pour relever ce défi.
Dans l’Hexagone, l’usage du glyphosate est déjà restreint, les collectivités locales ne pouvant plus l’utiliser depuis janvier 2017. Un calendrier précis de l’élimination progressive de ce produit sera annoncé à la fin du premier trimestre 2018.
Cependant, les agriculteurs français ne partagent pas la position du gouvernement, estimant qu’il leur serait difficile de concurrencer leurs homologues européens qui auraient toujours accès au glyphosate et produiraient leurs cultures moins cher et avec un meilleur rendement.
Les syndicats agricoles demandent plus de visibilité sur ce sujet.