Les émissions mondiales de CO2 vont croître d’environ 2 % en 2017, après trois ans de relatif répit. Elles vont atteindre le niveau record de 36,8 milliards de tonnes, selon l’étude annuelle publiée le 7 novembre 2017 par le Global Carbon Project, une plate-forme animée par des scientifiques issus du monde entier.
Ainsi, l’écart entre les engagements pris par les États membres de l’ONU et la réalité des efforts de réduction à fournir pour rester sous les 2 degrés de réchauffement – le cap fixé par l’accord de Paris – est « catastrophique ».
Dans une tribune publiée le 13 novembre dernier par la revue Bioscience, plus de 15 000 scientifiques issus de 184 pays ont usé de ce même terme pour caractériser l’ampleur de la crise environnementale en cours.
Plusieurs raisons expliquent cette situation. Premièrement, la consommation d’énergie d’origine fossile de la Chine (28 % des émissions de GES) devrait bondir de 3,5 % du fait d’une activité industrielle en plein boom et d’une production hydroélectrique amoindrie par la sécheresse.
Deuxièmement, aux États-Unis, les émissions de GES continuent de baisser, mais de moins en moins vite : − 0,4 % en 2017 contre − 1,2 % en moyenne annuelle jusqu’alors. Par ailleurs, la consommation de charbon, qui ne cessait de diminuer, a augmenté de 0,5 % en 2017.
L’Union européenne est un peu sur la même tendance : ses émissions vont reculer moins vite (− 0,2 %) que lors de la décennie précédente.