La France, deuxième territoire marin au monde, avec ses 11 millions de kilomètres carrés répartis sur l’ensemble des océans, et disposant de nombreux organismes de recherche performants, à l’instar de l’Ifremer ou des pôles Mer, commence seulement à prendre la mesure de la richesse de ses ressources et de leurs multiples applications : santé, énergie, cosmétique, agriculture.
Alors que de nombreuses molécules d’algues, de champignons ou de bactéries sont valorisées sur les marchés de la cosmétique ou de la nutrition, dans le secteur de la santé, si les potentiels sont immenses, l’industrialisation est parfois complexe. Aucun candidat médicament n’a encore pu être mis sur le marché en France. Le processus est long, car toutes les étapes de la production ne sont pas encore entièrement maîtrisables.
La filière des énergies marines connaît un essor en France, où on s’apprête à lancer la construction des premiers champs éoliens offshore en Manche et en Atlantique. Les premiers projets de fermes pilotes d’éoliennes flottantes et d’hydroliennes sont à l’étude. Mais les coûts de production encore trop élevés pour concurrencer les autres énergies empêchent le passage à la phase d’industrialisation. De plus, la maintenance des systèmes, le stockage et le raccordement au réseau posent encore problème.
Les biocarburants de troisième génération, produits à partir des microalgues, constituent également une solution d’avenir. La filière veut miser sur les co-productions pour amortir les coûts de production trop élevés. En cultivant par exemple les algues, capables de capter CO2 et métaux lourds, sur des effluents ou des eaux usées.
Même si des filières ont encore besoin de structuration, la France a des cartes à jouer dans cette nouvelle économie bleue.