L’Union européenne continue à attribuer les subventions à la production et à la consommation des énergies fossiles, malgré les engagements qu’elle a pris : 112 milliards d’euros par an sont dépensés pour des secteurs extrêmement polluants, dont 4 milliards d’euros par an en subventions « directes », d’après un rapport publié le 28 septembre 2017 par le Réseau action climat (RAC) et le think tank Overseas Development International. La production d’électricité grâce au charbon, représentant un quart des émissions de CO2 de l’UE, est subventionnée à hauteur de 2 milliards d’euros par an par les États membres. Cela va à l’encontre de l’engagement pris par l’UE de réduire d’au moins 40 % ses émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030 par rapport au niveau de 1990. Le secteur routier reste le plus subventionné avec 44 % des soutiens financiers gouvernementaux, surtout pour le diesel. En France, il a bénéficié de 750 millions d’euros de remboursement fiscal sur la consommation de diesel en 2017, comme le cite le rapport. Pour pallier cela, le gouvernement s’est engagé à supprimer la différence de taxation entre diesel et essence d’ici à 2021.
L’absence de taxe sur le kérosène représente un manque à gagner pour l’État français de 3 milliards d’euros. L’impact du transport aérien sur le climat, le plus polluant des moyens de transport, a doublé en vingt ans et pourrait tripler d’ici à 2050. La France occupe ainsi l’avant-dernière place en termes de recettes issues de la fiscalité environnementale en Europe.