La petite libellule motorisée et portant une sorte de sac à dos équipé de capteurs solaires a pris son premier envol. L’idée de la société Draper est de prendre le contrôle à distance d’insectes bien vivants, mais sans activer leurs ailes de façon artificielle pour éviter la maladresse que la subtilité d’un tel mouvement pourrait leur conférer. Il n’est pas non plus question d’imposer des directions à l’insecte, qui peut apprendre à ignorer de tels ordres.
Le principe repose sur l’optogénétique, une technique qui permet d’activer des protéines (comme les opsines) par l’émission de lumière bleue. Les ingénieurs ont ainsi intégré du matériel photosensible, capable à la fois de produire de la lumière et d’y réagir selon la longueur d’onde, dans certaines régions du corps de l’insecte. S’y ajoutent une cellule photovoltaïque ultralégère et un système de navigation, le tout constituant une unité robotisée pesant le dixième d’un gramme.
La DragonflEye est un tout nouveau concept de dispositif microaérien, plus petit, plus léger et plus furtif que n’importe quel autre drone, qui pourra notamment servir à l’inspection de lieux sensibles. Reste à trouver le bon équilibre entre les bénéfices pour l’homme et les risques liés à la prise de contrôle du corps d’un autre être vivant. Quoi qu’il en soit, les tests de pilotage sont encore en cours. Prochaine étape : une stimulation optique depuis le sac à dos pour déclencher des comportements spécifiques afin de développer un système de contrôle de vol autonome.