Les rayonnements lumineux se comportent comme des ondes qui, une fois émises, sont ensuite absorbées ou réfléchies. Ces dernières années, il a par ailleurs été démontré que la lumière pouvait aussi se comporter comme un liquide et être déviée par un objet pour se reconstituer de l’autre côté. Mais ce phénomène n’avait été observé que dans certaines conditions, extrêmes, comme des chambres froides de laboratoire où la température avoisinait le zéro absolu.
Une nouvelle étude publiée récemment dans Nature Physics montre que la lumière peut également se trouver dans un état jusque-là inconnu, l’état « superliquide », dans lequel ses particules glissent le long des objets sans frottement ou viscosité. En outre, cet état a pu être obtenu à température et à pression ambiantes, bien qu’un matériel spécifique ait été nécessaire. Une équipe du CNR Nanotec de Lecce, en Italie, en collaboration avec l’École polytechnique de Montréal, l’Imperial College London, l’Università del Salento et l’Aalto University de Finlande, a pu produire cet effet en compressant une fine couche de molécules organiques entre deux miroirs ultraréfléchissants et en générant un fluide hybride lumineux.
Une découverte qui pourra être rapidement utile à la conception de matériaux superconducteurs dans lesquels l’électricité pourra se déplacer sans aucune résistance. Ce type de matériau nécessite généralement d’être refroidi à l’azote liquide. Ainsi, pouvoir exploiter ce superliquide à température ambiante permettrait d’améliorer les systèmes photoniques comme les lasers, les LED, les panneaux solaires et les cellules photovoltaïques en supprimant les pertes d’énergie.