Devant le risque majeur de nouvelles pandémies, il est important d’anticiper un nouvel arsenal tel que les vaccins. Travaillant notamment sur les grippes saisonnières, les scientifiques n’ont pas encore réussi à mettre au point un vaccin universel, capable de s’adapter aux différentes formes de virus responsables de plusieurs milliers de morts chaque année.
Calquée sur le modèle des anticorps de notre système immunitaire, la vaccination a l’inconvénient d’en reproduire les faiblesses : face à un virus trop agressif, le système immunitaire se voit vite dépassé. Et les temps nécessaires au développement de vaccins plus adaptés participent à l’augmentation du nombre de cas à chaque nouvelle épidémie.
La solution pourrait bien se trouver dans la modélisation des protéines. Au lieu de reposer sur le système immunitaire pour produire de nouvelles protéines antivirales, la modélisation informatique permettrait de créer des protéines antivirales, rapidement et sur mesure. Et, contrairement aux vaccins, ces classes de médicaments peuvent être administrées avant ou après l’infection. Enfin, ces protéines ne nécessitent pas d’avoir un système immunitaire intact. Un point déterminant sachant que lorsqu’il est affaibli, le patient est plus facilement sujet aux infections.
Une étude publiée dans Nature Biotechnology rapporte que des équipes de l’Institute for Protein Design de l’université de Washington sont parvenus à combattre la grippe en créant une nouvelle variété de protéines antivirales dotées de trois branches, lesquelles leur confèrent la capacité de détruire beaucoup de virus enveloppés, dont la grippe, Ebola et le HIV. Il va sans doute falloir attendre encore avant que la Tri-HSB.1C ne soit approuvée, mais c’est une avancée majeure dans l’industrie médicale.