Green Innovation. Engie propose une offre spécifique appelée Terr’innove…
Bruno Odin. Il s’agit d’une démarche d’accompagnement des collectivités territoriales destinée à leur permettre de définir une stratégie énergétique et à en faciliter la mise en œuvre. L’originalité tient à la fois au caractère très concret de la démarche et à la notion de co-construction d’une feuille de route entre représentants de la collectivité locale, des principaux acteurs du territoire et les experts du groupe Engie.
Green Innovation. Pourquoi avoir conçu cette proposition compte tenu des nombreux dispositifs institutionnels et labels existants tels que les PCEAT, TEPOS, Cit’ergie ?
Bruno Odin. L’offre Terr’innove est complémentaire. Elle est issue de la volonté d’un nombre de plus en plus grand de collectivités locales de devenir acteurs de la transition énergétique sur leur territoire. La démarche, adaptée aux spécificités de chaque territoire, est orientée vers le passage à l’action. Par ailleurs, Terr’innove repose sur trois axes principaux : les économies d’énergie liées à l’efficacité énergétique, les opportunités de production d’énergies renouvelables et la mobilité décarbonée.
Green Innovation. Certaines collectivités sont-elles plus susceptibles que d’autres d’être intéressées par Terr’innove ?
Bruno Odin. Elle a été plus particulièrement conçue pour les intercommunalités de 20 000 à 200 000 habitants souhaitant s’impliquer fortement dans la thématique énergie et environnement.
Green Innovation. Pouvez-vous nous en dire plus sur la durée de la démarche ?
Bruno Odin. Entre l’organisation du premier atelier et la remise de la feuille de route, la durée est en moyenne de 9 à 12 mois.
Green Innovation. Une feuille de route a été définie par votre direction, quels en sont les contours ?
Bruno Odin. Il s’agit d’un plan d’action reprenant les trois axes énergies renouvelables, efficacité énergétique et mobilité décarbonée. Ce plan d’action est quantifié et hiérarchisé. Il est conçu en fonction des potentialités et des ambitions du territoire. Le but est de donner aux élus et à d’autres acteurs du territoire les principaux éléments techniques, financiers et environnementaux leur permettant de décider la mise en œuvre de tout ou partie des actions prévues dans la feuille de route. L’impact sur le développement économique local est également mis en avant.
Green Innovation. Certains exemples sont-ils plus révélateurs de votre démarche ?
Bruno Odin. Parmi les sujets retenus dans les feuilles de route ou ayant donné lieu à réalisation, on peut citer : le recrutement d’ambassadeurs de l’énergie ayant pour mission de sensibiliser les particuliers aux travaux de rénovation énergétique, en lien avec les dispositifs de financement et en concertation avec les artisans locaux ; la performance énergétique et le pilotage de bâtiments et équipements publics (mairie, salle polyvalente, éclairage public, piscine…) ou privés ; la récupération de chaleur fatale sur des sites industriels ; le turbinage de l’eau par microhydraulique ; la mise en place de photovoltaïque en toiture ou en ombrières avec autoconsommation de l’électricité produite ; la réalisation d’un parc éolien avec conversion en hydrogène par électrolyse de l’électricité produite, ce qui en permet le stockage ; la création d’une unité de méthanisation à partir de déchets et de sous-produits agroalimentaires ou agricoles, avec valorisation du gaz produit sous forme de biométhane carburant pour des flottes collectives ; la mise en place d’un réseau de bornes de recharge et de véhicules électriques mutualisés en secteur rural.
Green Innovation. À ce jour, combien de démarches Terr’innove ont été lancées ?
Bruno Odin. Au total, 36 collectivités réparties dans toute la France ont décidé de s’engager dans une démarche qui permet de fédérer les acteurs du territoire autour de projets énergétiques s’inscrivant dans une stratégie locale volontariste.
Propos recueillis par Marie Cornet-Ashby