Alors que l’épuisement des énergies fossiles est inévitable, l’utilisation de la biomasse de microalgues unicellulaires pourrait révolutionner la production des biocarburants. Ces micro-organismes peuvent en effet être cultivés sur des terres impropres à la production agricole et dans les eaux usées, et s’avèrent d’un rendement sans équivalent. Un hectare d’algues pourrait fournir à lui seul 25 000 litres d’huile, bien plus que le tournesol, le colza et le soja.
Si la consommation des énergies fossiles nous impose de dangereuses émissions de gaz à effet de serre, les microalgues se développent en consommant de grandes quantités de CO2. En France, le Laboratoire d’océanographie de Villefranche-sur-Mer (LOV) travaille en partenariat avec l’INRIA sur la recherche et la production de biocarburants issus de la mer qui soient utilisables dans les moteurs des voitures et des avions. Aux États-Unis, le Département de l’Énergie (DoE) soutient activement la recherche sur les biocarburants marins.
Toujours en Amérique, la société Joule Limited travaille en partenariat avec Audi pour le développement de technique de production sans précédent à base des bactéries génétiquement modifiées capables de produire directement du carburant liquide à l’exposition à la lumière. Sachant que les nutriments augmentent considérablement les coûts de la production des algues, des chercheurs européens proposent quant à eux de nourrir les algues « gratuitement » à l’aide des eaux usées issues de l’industrie, lesquelles contiennent tous les éléments nécessaires à leur développement. C’est dans cette perspective qu’une société de gestion de l’eau espagnole, Aqualia, a lancé avec le soutien de l’Union européenne un projet d’algocarburants qui vise à produire 200 000 litres de biodiesel et 600 000 mètres cubes de biométhane par an.
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